Une prairie, des tentes, des animations, la forêt en arrière-plan : les collectifs opposés à l'enfouissement des déchets nucléaires organisaient ce samedi-dimanche, à Bonnet, une manifestation à la fois festive et informative. (voir aussi : http://roland.corrier.over-blog.com/article-festival-de-bonnet-55-dechets-nucleaires-56183804.html ).
Samedi, une intéressante conférence de Monique Sené, chercheuse au CNRS et présidente du GSIEN (Groupement des Scientifiques pour l’Information sur l’Energie Nucléaire). Je n’ai pas pu y assister mais en ai extrait des éléments dans des articles de presse ou par des témoignages. Son message : "il est prématuré d’enfouir".
"Faut-il privilégier l’enfouissement en profondeur ?
Il est prématuré d’enfouir à cause de la géologie. Nous n’avons pas de données suffisantes. De plus avec la question de la « réversibilité », on ne creuse pas de la même façon, cela demande beaucoup d’études qu’on n’a toujours pas. Nous sommes sur des échelles de temps qui ne sont pas humaines. Pour faire descendre la température des émetteurs alpha à vie moyenne de 400° C à 100° C, il faut 70 à 150 ans. Quant à l’uranium ou au plutonium, ce sont des centaines de milliers d’années…
Mais existe-t-il d’autres solutions ?
Ce serait de les entreposer en subsurface, c’est-à-dire à une quarantaine de mètres de façon à pouvoir accroître la surveillance. Là vous pouvez vérifier vos fûts. Ces containers ne vont pas tenir des millénaires ! Un entreposage permet d’intervenir plus facilement alors que des colis dégoulinants, même avec des robots, c’est très difficile à récupérer"
(extrait d'une interview de Monique Sené dans la "Voix de la Haute-Marne").
Dimanche, j'ai assisté à la projection du film "R.A.S. Nucléaire Rien à Signaler", documentaire sur les travailleurs du nucléaire. Des témoignages édifiants présentant en particulier la situation des travailleurs des entreprises sous-traitantes du nucléaire. Précarité, dangerosité, oppacité...